BOIS DE BOULOGNE



BOIS DE BOULOGNE hectares)




Le Bois de Boulogne est une survivance de l'antique forêt de Rouvray où Isabelle de France, soeur de Saint-Louis, s'était retirée pour fonder l'abbaye de Longchamp. Le moulin du même nom est aujourd'hui le seul vestige de l'abbaye. Au XIVe siècle, des pèlerins revenant de Boulogne-sur-Mer obtinrent d'y élever une église d'où le nom du lieu qui s'imposa sous Louis XI. Au XVIe siècle, François Ier y fit batir le chateau de Madrid aujourd'hui disparu. Alors qu'au XVIIe siècle, Lonchamp fut une promenade prisée, de magnifiques demeures s'y développèrent au cours du XVIIIe siècle : les chateaux de la Muette et de Neuilly, la Folie Saint-James et Bagatelle. Sous la Révolution, le bois connut une destruction presque totale.


Grace à Bonaparte, le Bois de Boulogne reprit vie : il fut nettoyé, reboisé et des allées furent ouvertes. Cependant, les troupes alliées qui y campèrent en 1814 et 1815 le laissèrent à l'état de lande désertique. En 1848, le bois devint propriété de l'Etat. En 1852, Napoléon III le céda à la ville de Paris avec obligation pour elle de l'aménager en promenade publique et de l'entretenir. L'Empereur souhaitait en effet en faire une sorte de Hyde Park parisien. Des allées sinueuses furent tracées, les lacs Supérieur et Inférieur furent créés avec deux iles reliées entre elles, la Grande Cascade fut conçue à partir de rochers amenés de Fontainebleau et grace à d'immenses travaux hydrauliques, trois rivières furent dessinées, 400 000 arbres plantés sans compter les innombrables massifs de fleurs. Il faut ajouter à cela la réalisation de l'hippodrome de Longchamp et les diverses concessions accordées à des sociétés comme le jardin d'Acclimatation ou le Pré-Catelan. Tous ces travaux furent suivis de près par Napoléon III qui voyait là la réalisation parfaite de ses conceptions en matière d'espace vert. En 1857, il fit édifier par Davioud, à la pointe sud du lac Inférieur, un petit pavillon dénommé le 'Kiosque de l'Empereur' réservé à son usage personnel. Restauré en 1985 à l'identique, ce charmant pavillon témoigne de l'engouement de la société impériale pour le Bois de Boulogne. Le succès fut tel que le Bois s'imposa bientôt comme la promenade incontournable de l'élite sociale du Second Empire qui se donnait là chaque jour le spectacle de sa propre vanité.