Parcs et Jardins - JARDIN DES TUILERIES ET DU CARROUSEL, SQUARE LOUVOI, SQUARE EMILE-CHAUTEMPS, PARC DU RANELAGH, BOIS DE BOULOGNE, JARDINS DE LAVENUE FOCH, SQUARE DU TEMPLE referat



 

PARCS ET JARDINS

 

JARDIN DES TUILERIES ET DU CARROUSEL (28 ha )

Situé entre la place de la Concorde et le Louvre, les jardins des Tuileries et du Carrousel sont contemporains de l'édification du palais des Tuileries par Catherine de Médicis en 1564. Un siècle plus tard, Le Nôtre en reprit le tracé pour composer un exemple parfait du jardin à la française. Lieu de la promenade publique mondaine au XVIIIe siècle, le jardin des Tuileries resta ouvert à tous au XIXème, tandis que la partie la plus proche du palais, bientôt nommée jardin du Carrousel, était liée à la demeure du souverain. Sous le Second Empire, ce jardin fut aménagé à l'anglaise pour l' usage privé de Napoléon III et de la famille impériale. La destruction du palais des Tuileries lors de la Commune rendit cet espace au public.
Dans le jardin des Tuileries ouvert à tous, Napoléon III respecta la structure classique déjà existante. Il fit cependant édifier le Jeu de Paume pour les distractions du prince impérial. Après avoir accueilli les collections impressionnistes, c'est un espace aujourd'hui dévolu à l'art contemporain.



SQUARE LOUVOI (1925 m2)

Ce square situé en face de la Bibliothèque nationale fut inauguré en même temps que le pont de Solférino, le 15 août 1859, à l'occasion de la fête de Napoléon III. Il s'ordonne simplement autour de la belle fontaine des Fleuves français due en 1839 à l'architecte Visconti et au sculpteur Klagmann.

 

 

 

 

 

SQUARE EMILE-CHAUTEMPS (3960 m2)

Ex-square des Arts et Métiers, sa construction fut décidée par un arrêté du 23 août 1858 à l'occasion des travaux faisant suite au percement quatre ans plus tôt du boulevard de Sébastopol.

Après son inauguration, L'Illustration le définit comme tel : "Il appartient à ce que l'on pourrait appeler le genre noble". Et de fait, sa structure est caractéristique du jardin à la française : divisé en parcelles égales, il joue sur la symétrie avec ses allées régulières de marronniers et ses deux bassins ovales ornés de groupes en bronze. Ces bronzes furent conçus par Davioud et exécutés en 1860 : à gauche, en regardant le Conservatoire des Arts et Métiers, les allégories de l'Agriculture et de l'Industrie sont une oeuvre du sculpteur Gumery (1827-1871), à droite, Mercure et la Musique sont signés Ottin (1811-1867) ; les motifs d'ornements sont de Liénard.
Le square Emile-Chautemps est particulièrement remarquable pour sa composition mais aussi pour les monuments qui lui sont associés. Au centre, une colonne commémorative en granit du Jura a été érigée à la gloire des armées du Second Empire. Sur le socle figurent quatre grandes victoires de la guerre de Crimée : Alma (20 septembre 1854), Inkermann (5 novembre 1854), Tchernaïa (16 août 1855) et Sébastopol (8 septembre 1855).
Face au square s'élève un beau témoignage du style Second Empire : le théatre de la Gaité Lyrique. Construit en 1862 par Hittorff et Cuzin pour remplacer le théatre de la Gaité de la rue du Temple, il fut dirigé par Offenbach de 1873 à 1875. Sa façade est décorée de pilastres composites encadrant les cinq arcades du premier étage ornées de colonnes de marbre rouge.

 

 

PARC DU RANELAGH (6 hectares )

 

Tracé par Haussmann, le parc fut ouvert en 1860 sur l'emplacement dit de la Pelouse, un élégant point de rencontre où s'élevait le bal du Ranelagh qui vit danser Lucien Bonaparte, Barras, Tallien ou la belle Juliette Récamier. Le parcs fait face au musée Marmottan qui abrite les collections d'un passionné du Premier Empire.

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BOIS DE BOULOGNE ( 845 hectares)

 

Le Bois de Boulogne est une survivance de l'antique forêt de Rouvray où Isabelle de France, soeur de Saint-Louis, s'était retirée pour fonder l'abbaye de Longchamp. Le moulin du même nom est aujourd'hui le seul vestige de l'abbaye. Au XIVe siècle, des pèlerins revenant de Boulogne-sur-Mer obtinrent d'y élever une église d'où le nom du lieu qui s'imposa sous Louis XI. Au XVIe siècle, François Ier y fit batir le chateau de Madrid aujourd'hui disparu. Alors qu'au XVIIe siècle, Lonchamp fut une promenade prisée, de magnifiques demeures s'y développèrent au cours du XVIIIe siècle : les chateaux de la Muette et de Neuilly, la Folie Saint-James et Bagatelle. Sous la Révolution, le bois connut une destruction presque totale.

Grace à Bonaparte, le Bois de Boulogne reprit vie : il fut nettoyé, reboisé et des allées furent ouvertes. Cependant, les troupes alliées qui y campèrent en 1814 et 1815 le laissèrent à l'état de lande désertique. En 1848, le bois devint propriété de l'Etat. En 1852, Napoléon III le céda à la ville de Paris avec obligation pour elle de l'aménager en promenade publique et de l'entretenir. L'Empereur souhaitait en effet en faire une sorte de Hyde Park parisien. Des allées sinueuses furent tracées, les lacs Supérieur et Inférieur furent créés avec deux iles reliées entre elles, la Grande Cascade fut conçue à partir de rochers amenés de Fontainebleau et grace à d'immenses travaux hydrauliques, trois rivières furent dessinées, 400 000 arbres plantés sans compter les innombrables massifs de fleurs. Il faut ajouter à cela la réalisation de l'hippodrome de Longchamp et les diverses concessions accordées à des sociétés comme le jardin d'Acclimatation ou le Pré-Catelan. Tous ces travaux furent suivis de près par Napoléon III qui voyait là la réalisation parfaite de ses conceptions en matière d'espace vert. En 1857, il fit édifier par Davioud, à la pointe sud du lac Inférieur, un petit pavillon dénommé le "Kiosque de l'Empereur" réservé à son usage personnel. Restauré en 1985 à l'identique, ce charmant pavillon témoigne de l'engouement de la société impériale pour le Bois de Boulogne. Le succès fut tel que le Bois s'imposa bientôt comme la promenade incontournable de l'élite sociale du Second Empire qui se donnait là chaque jour le spectacle de sa propre vanité.

JARDINS DE L'AVENUE FOCH (66 200 m2)

 

Pour relier Paris et le Bois de Boulogne nouvellement aménagé, Napoléon III souhaitait une voie majestueuse en accord avec l'élégance de l'ouest de la capitale. Ce fut l'avenue Foch qui s'appelait alors avenue de l'Impératrice. Décidée par une loi de 1864, ouverte en 1865, l'avenue de l'Impératrice se voulait dans l'esprit de ses concepteurs la plus belle avenue du monde. De fait, tout sera mis en oeuvre à cette fin. Avec une voie carrossable et deux allées latérales, l'une réservée aux piétons et l'autre aux cavaliers, avec des contre-allées et des chaussées aménagées devant les immeubles, l'avenue atteindra près de 140 mètres de large sur 1,5 kilomètres de long. La décoration de cette voie impériale fut confiée à Alphand qui garnit les jardins de toutes les espèces d'arbres et d'arbustes acclimatées à Paris, soit près de 4 000 essences différentes. Aujourd'hui, parmi les arbres remarquables de cette promenade, se trouvent quelques spécimens centenaires dont trois platanes, un marronnier d'Inde, un Sophora du Japon, un orme de Sibérie et un tulipier de Virginie. Dès 1855, avant même que les arbres soient plantés ou juste épanouis, alors que l'avenue était encore en construction et les immeubles en projet, l'avenue de l'Impératrice devint un lieu à la mode où se côtoyaient l'aristocratie et le demi-monde, où les cavaliers élégants et les attelages rutilants rivalisaient de prestance en se rendant au bois de Boulogne.
C'est ici que s'achève cet itinéraire des promenades du Second Empire qui nous a conduit des jardins impériaux aux plus modestes squares de quartier et des parcs populaires aux plus somptueux espaces verts réservés à la haute société. C'est en tout plus de 1 830 hectares qui furent créés et réaménagés sous le Second Empire, soit près de 80% des actuels espaces verts de la capitale. Mais avant de se quitter, il convient de rendre un dernier hommage à celui qui contribua pour la plus grande partie à la réalisation de cet ensemble magnifique, Adolphe Alphand. C'est entre les numéros 17 et 22 de l'avenue Foch qu'un monument fut élevé à sa mémoire en 1899 par Dalou et Formigé. Il figure l'ingénieur debout, sur un piédestal, entouré de quatre de ses collaborateurs, devant un petit monument en exèdre supportant deux bas-reliefs symboliques de son oeuvre : l'un montre des ouvriers effectuant des travaux de terrassement et de pavement, l'autre des jardiniers occupés à la plantation d'un arbre.

 

 

SQUARE DU TEMPLE ( 7965 m2)

 

Ouvert au public en 1857, ce square occupe une partie de l'ancien enclos des Templiers qui fut tristement transformé en prison d'Etat de 1792 à 1808. C'est là que Louis XVI et sa famille vécurent leur captivité sous la Révolution. En 1809, Napoléon ordonna la destruction d'une grande partie de la forteresse et la tour du Temple fut abattue en 1811. Tous les batiments furent rasés et remplacés par l'actuel square. Petit jardin à l'anglaise qui confine à l'arboretum par ses essences rares, le square du Temple est caractéristique du Second Empire par les éléments qui le composent : une pièce d'eau artificielle tombant des rochers venant de Fontainebleau, une grille dessinée par Davioud, un kiosque à musique et un chalet de nécessité. Il est à noter une statue en pierre du poète et chansonnier Béranger, oeuvre d'un sculpteur contemporain, Lagriffoul.

 

 

SQUARE DES INNOCENTS (870 m2)

Improprement dénommé square, la place des Innocents s'apparente plus à un mail c'est à dire à un lieu réservé à la promenade, à la déambulation. Créée en 1860, lors de l'édification des Halles, cette place qui doit son nom au cimetière et à l'église des Innocents détruits à la fin du XVIIIème, fut plantée d'une soixantaine de tilleuls répartis autour de la fontaine des Innocents, chef-d'oeuvre de la Renaissance du à Pierre Lescot et à Jean Goujon. Située à l'origine rue Saint-Denis, c'est Davioud qui la fit démonter puis remonter au milieu de la place en la surélevant par une série de bassins en escaliers. Le parti pris est remarquable : au lieu de noyer le monument sous la verdure, on choisit de le mettre en valeur dans un espace dénudé, rythmé par l'alignement régulier des arbres.   ki176d7218iiij

SQUARE DE LA TOUR SAINT-JACQUES (6016 m²)

 

Il s'agit du premier square ouvert au public en 1856 et le seul qui, par sa forme, mérite sa dénomination tirée de l'anglais "carré". Situé stratégiquement à la croisée de Paris, il résulte des travaux qui bouleversèrent le quartier sous le Second Empire : aménagement de la place du Chatelet, prolongement de la rue de Rivoli et percement du boulevard de Sébastopol. Lors de sa visite à Paris pour l'Exposition universelle de 1855, la Reine Victoria fut menée sur le chantier par Haussmann, très fier de présenter à la souveraine le premier square parisien directement inspiré de ses homologues anglais. Véritable écrin de la tour Saint-Jacques, seul vestige de l'église du même nom détruite en 1797, ce square se dresse sur le lieu qui servait de point de ralliement aux pèlerins en partance pour Compostelle.

La tour fut restaurée par l'architecte Ballu de 1854 à 1858, tandis qu'une statue de Pascal par Cavelier était installée sous la clef de voûte en hommage au philosophe qui y avait réalisé des expériences barométriques en 1648.

SQUARE PAUL LANGEVIN ( 4328 m2)

 

Dominé par la haute muraille qui supporte les batiments de l'ancienne Ecole Polytechnique, ce square fut créé en 1868. Initialement baptisé Square Monge du nom du mathématicien qui enseigna à Polytechnique, il fut renommé en hommage au physicien Paul Langevin. On peut y voir un escalier monumental complètement recouvert de viburnum qui forme une étrange sculpture de verdure.

JARDIN DU LUXEMBOURG (224 500 m2)

Jardin lié au palais du Luxembourg construit par Marie de Médicis au début du XVIIe siècle, il passa dans l'héritage du frère de Louis XIII, Gaston d'Orléans, qui l'ouvrit au public. Après maintes vicissitudes, il fut amputé une première fois quand le comte de Provence en prit possession. Durant la Révolution, il fut tour à tour jardin du palais transformé en prison, puis jardin du palais siège du gouvernement du Directoire pour finir sous l'Empire, jardin du palais du Sénat. C'est sous le Second Empire qu'il connut ses bouleversements les plus importants. Un décret du 28 novembre 1865 prévoyait la destruction d'un tiers du jardin : 10 hectares de nature "sauvage" allaient disparaitre en dépit des réactions protestataires comme une pétition de 10 000 signatures. Le 18 février 1866, Napoléon III visita le jardin et confirma l'amputation de 12 hectares parmi lesquels la célèbre Pépinière des Chartreux. Un ordonnancement classique supplanta ainsi l'aspect romantique du lieu et le jardin du Luxembourg fut fixé dans son périmètre actuel. Davioud installa ses fameuses grilles, on divisa en square les terrains près de l'Observatoire et le jardin fut peuplé de statues (aujourd'hui, on en dénombre près de quatre-vingt). La fontaine Médicis fut décorée en 1864 des groupes de Polyphème et d'Acis et Galatée par Ottin tandis que Gisors lui adossait en 1866 la fontaine du Regard, d'époque Empire, déplacée par le percement de la rue de Rennes.
Seule fausse note dans la politique des Espaces verts du Second Empire, le Luxembourg est aujourd'hui l'un des jardins les plus animés de la capitale.

SQUARE DE L'OBSERVATOIRE :
JARDIN ROBERT-CAVELIER-DE-LA-SALLE
(11154 m2)
JARDIN MARCO-POLO (10903 m2)

 

 

Ces deux jardins furent aménagés en 1867 entre le Luxembourg et l'Observatoire. Situés sur une partie de l'antique chateau Vauvert que l'on disait habité par le diable (d'où l'expression "aller au diable Vauvert !"), ils sont plantés chacun de quatre rangées de majestueux marroniers à fleurs blanches, taillés en marquise et décorés de parterres fleuris où se dressent des statues dues aux plus fameux sculpteurs du Second Empire : La Nuit par Gumery et Le Crépuscule par Crauk dans le jardin Cavelier de la Salle ; Le Jour par Perraud et L'Aurore par Jouffroy dans le jardin Marco Polo. Cette magnifique perspective s'achève avec la célèbre fontaine des Quatre Parties du Monde. Oeuvre collective exécutée en bronze sous la direction de Davioud, elle est surtout remarquable pour sa partie supérieure due au génie de Carpeaux.

 

 

SQUARE BOUCICAUT (7202 m2)

 

Créé en 1870 et inauguré en 1873, il doit son nom à Aristide Boucicaut, le créateur du bon Marché modèle du Bonheur des Dames de Zola. Il est situé sur l'ancienne léproserie de l'abbaye de Saint-Germain-des-Près.

 

 

SQUARE SAMUEL ROUSSEAU (1746 m2)

Aménagé en 1857 devant la basilique Sainte-Clotilde, il appartient à ce type de square prévu pour mettre en valeur un monument. Situé sur un ancien enclos du couvent des Dames de Bellechasse, il constitue un espace particulièrement calme au coeur de Paris.

SQUARE SANTIAGO DU CHILI (3545 m2)
SQUARE D'AJACCIO (4472 m2)

 

Ces deux squares encadrent de part et d'autre l'hôtel des Invalides . Ils ont été aménagés en 1865.

JARDINS DES CHAMPS-ELYSÉES ( 13,7 ha )

Cette promenade créée au XVIIe siècle par Le Nôtre devint bien national en 1792. Les

Chevaux de Marly, oeuvre de Guillaume Coustou commandée par Louis XIV, furent alors installés à l'entrée des jardins, place de la Concorde, sur des piédestaux dessinés par David. De mars 1814 à mars 1816, les troupes alliées campant aux Champs-Elysées dévastèrent complètement les lieux. Sous le Second Empire, les jardins devinrent un lieu à la mode grace à l'implantation de cafés, de restaurants et de théatres avant d'être aménagés à l'anglaise par Alphand en 1858 : pelouses vallonnées, massifs d'arbres et d'arbustes rares, corbeilles de fleurs composent encore aujourd'hui un paysage inchangé depuis plus de cent ans. A la place des Petits et Grands Palais construits pour l'Exposition universelle de 1900, s'élevait le Palais de l'Industrie, immense construction métallique qui accueillit la première Exposition universelle française en 1855. Durant le reste de l'Empire, c'est là que se déroulèrent les Salons artistiques et notamment le fameux Salon des Refusés de 1863. Le théatre du Rond-Point (ancien Palais des Glaces) est une réalisation de Davioud inaugurée en 1860. Le théatre Marigny, quant à lui, est du à Charles Garnier.

 

 

SQUARE LOUIS XVI (4184 m2)

 

Aménagé en 1865, un an après le percement du boulevard Haussmann, ce square se dresse sur l'ancien cimetière de la Madeleine où les corps de Louis XVI et de Marie-Antoinette furent ensevelis après leur exécution. A la Restauration, Louis XVIII fit transporter leurs dépouilles dans la basilique de Saint-Denis et chargea Fontaine, l'architecte favori de Napoléon Ier, d'ériger un monument commémoratif, la Chapelle Expiatoire. Le square encercle très harmonieusement l'édifice et lui offre l'ombre d'arbres magnifiques.

 

 

SQUARE MARCEL PAGNOL (3764 m2)

 

Réalisé en 1867, cet ex-square Laborde est situé à proximité immédiate de l'église Saint-Augustin construite par Baltard à partir de 1860. Il a été réaménagé en grande partie sur dalles en 1969.


PARC MONCEAU

 

Sur un terrain acheté par le duc de Chartres en 1769, Carmontelle aménagea un jardin "d'illusion" remanié à l'anglaise par le jardinier-paysagiste Blaikie. Sous l'Empire, Napoléon, intéressé par le domaine, songea à lui donner une nouvelle destination comme ménagerie ou comme jardin particulier du Roi de Rome. Mais, c'est le Second Empire qui conféra à l'ensemble l'aspect que lui connaissons aujourd'hui. En 1860, à l'occasion de l'ouverture du boulevard Malesherbes, la ville de Paris s'en porta l'acquéreur et expropria les vingt hectares de l'ancien parc. La moitié fut vendue pour 8 millions à Pereire qui procéda à une vaste opération immobilière, tandis que l'autre partie était transformée en jardin par Haussmann et son équipe. Inauguré le 13 août 1861 par Napoléon III, le parc remporta auprès du public un succès immédiat, lié tant à sa réussite esthétique qu'au lotissement des terrains alentours. C'est en effet sur la plaine Monceau que la bourgeoisie triomphante de l'époque impériale fit élever ses hôtels particuliers. Les demeures jouxtant le parc devaient respecter certaines règles édictées par Haussmann, comme une bande de verdure de 15 mètres devant la demeure et une grille la séparant de l'espace public. Davioud dessina des grilles en accord avec la nouvelle richesse du quartier : de toutes celles conçues pour les espaces verts parisiens du Second Empire, ce sont les plus magnifiques. L'ensemble du parc a été recomposé avec

raffinement grace aux artifices prisés par Alphand pour créer l'illusion d'une nature harmonieuse : rochers, cascades, petit pont enjambant un ruisseau, pièce d'eau, sentiers sinueux... La Rotonde dite Pavillon de Chartres, ancienne barrière d'octroi réalisée par Ledoux, fut restaurée par Davioud en pavillon des gardiens. Les "fabriques" - ces éléments décoratifs typiques de l'art des jardins du XVIIIe siècle - qui parsemaient l'ancienne "folie de Chartres", furent également conservées. Elles ajoutèrent encore au charme de l'ensemble comme en témoigne la Naumachie, cette colonnade provenant du tombeau inachevé de Henri II à Saint-Denis. Le parc Monceau abrite l'arbre le plus gros de la capitale : un platane d'Orient mesurant 7 mètres de circonférence à un mètre du sol.

 

SQUARE DES BATIGNOLLES (16 615 m2)

 

Aménagé comme un jardin à l'anglaise en 1862, cet espace vert constitue, comme le square du Temple, une exception dans la série des squares réalisés par Alphand. Il se distingue des autres par ses dimensions importantes et la qualité de ses aménagements, cascade, rivière, lac, arbres d'essence rare...Cependant, il ne fut pas unanimement salué lors de son inauguration. En effet, le climat français ne se prêtait pas comme en Angleterre aux jeux sur la pelouse pour des raisons évidentes de conservation de celle-ci. Ainsi, les pelouses interdites au public et les pièces d'eau réduisaient considérablement l'espace de promenade ou de jeux. En dépit de sa beauté, le square des Batignolles apparut bientôt inadapté pour ce quartier populaire. Heureusement, les pelouses sont aujourd'hui rendues aux jeux des enfants. Il est à signaler plusieurs platanes d'Orient qui datent de la création du square.

 

SQUARE BERLIOZ (897 m2)

 

Ex-square de Vintimille, il fut aménagé en 1859 et entièrement rénové en 1990-1991.

 

SQUARE DE LA TRINITÉ (3164 m2)

 

Alors que tout le quartier était profondément modifié sous le Second Empire, l'église et le square de la Trinité furent réalisés afin d'offrir un point de vue et de clore la perspective de la Chaussée-d'Antin. Aménagé en 1865, le square adopta une forme ovale et fut paré d'une fontaine par Ballu, l'architecte de l'église. Tout ici est conçu sur un rythme tertiaire pour rappeler la consécration de l'édifice à la Trinité. En effet, dans l'axe des trois porches de l'église, on retrouve les trois fontaines à triple vasque de Ballu. Au-dessus de ces fontaines se détachent trois groupes statuaires signés Duret et représentant la Foi, l'Espérance et la Charité. Le jardin lui-même s'organise autour de trois pelouses.

SQUARE MONTHOLON (4350 m2)

 

Aménagé en 1863, ce square est entouré par quatre rues qui sont elles aussi un héritage du Paris remodelé par Haussmann. Les rues Mayran, Rochambeau et Pierre Semard ont été tracées en 1862 alors que la portion de la rue Lafayette passant devant le square avait été ouverte en 1859. Elle fut prolongée jusqu'à la Chaussée d'Antin en 1862. Très endommagé par le temps et par les travaux d'aménagement d'un parc de stationnement souterrain, le square Montholon a été entièrement rénové en 1971. Ne subsistent de l'original que les grilles de fonte et deux immenses platanes d'Orient plus que centenaires.

 

SQUARE SAINT-VINCENT-DE-PAUL (1 980 m2)

 

C'est au pied de l'église Saint-Vincent-de-Paul que s'étend ce joli square inauguré en 1867. S'adaptant au terrain pentu, il encadre plaisamment l'escalier menant à l'édifice construit de 1824 à 1844 par Lepère et Hittorff.

 

SQUARE DE LA CHAPELLE (1 423 m2)

Situé à l'est de la place de la Chapelle, ce square fut aménagé en 1862. Remodelé en 1986, il fut baptisé du nom de Louise de Marillac, la principale collaboratrice de Saint-Vincent-de-Paul.

 

 PARC DES BUTTES-CHAUMONT (25 ha)

 

Endroit de sinistre réputation qui prêta pendant quatre siècles ses pentes au gibet de Montfaucon, les Buttes-Chaumont furent exploitées à partir du XVIIIe siècle pour leurs carrières de calcaire. En 1814, elles furent le théatre de violents combats entre les troupes françaises et les troupes alliées. Sous la Restauration, elles devinrent une décharge à

ordures pour les quartiers alentour, tandis que des dépotoirs de vidange et des ateliers d'équarrissage s'y installaient. C'est dire si ce lieu paraissait peu propice à l'aménagement d'un espace vert ! Et pourtant, c'est sur ce terrain composé de glaise et de marne argileuse, donc impropre à la pousse d'une quelconque végétation, que Haussmann et Alphand décidèrent d'implanter un parc destiné aux populations du nord de la capitale. En effet, en 1860, Napoléon III voulut offrir un grand jardin aux habitants des nouvelles communes annexées de Belleville et de la Villette. Trois années de travaux furent nécessaires, de 1864 à 1867, pour réaliser le magnifique paysage que nous connaissons aujourd'hui. Il fallut effectuer des terrassements, des remblaiements, apporter de la bonne terre, créer près de cinq kilomètres de routes, procéder aux plantations et réaliser les aménagements suivants : un lac de deux hectares dominé par un promontoire de 30 mètres résultant de l'exploitation des carrières ; installer une rotonde sur ce promontoire, le "temple de la Sybille", imité de celui de Tivoli par Davioud ; concevoir une grotte et une cascade fonctionnant avec l'eau pompée au canal Saint-Martin ; construire deux ponts, "le pont suspendu" et "le pont des Suicidés", huit pavillons de gardiens, des restaurants, un kiosque à musique...
Le parc fut inauguré dans l'enthousiasme général lors des festivités liées à l'Exposition universelle de 1867. Il est toujours aujourd'hui le témoin éclatant de la plus belle réussite du Second Empire en matière d'espace vert.

SQUARE MONSEIGNEUR MAILLET (3 045 m2)

 

Aménagé en 1863, ce square jouxtait la place des Fêtes qui accueillait les festivités de la commune de Belleville. L'aspect villageois des lieux fut complétement gommé au début des années 1970 et le square remodelé en 1971. Il a récemment été rénové et constitue aujourd'hui une halte agréable dans un paysage urbain difficile.

  BOIS DE VINCENNES (995 ha)

 

Réserve de chasse des rois de France, le Bois de Vincennes est célèbre pour avoir abriter Saint-Louis qui, selon la légende, rendait la justice sous un de ses chênes. C'est Philippe VI puis Charles V qui construisirent le chateau, embelli sous Louis XIV. A la Révolution, le domaine fut classé bien national. Napoléon Ier transforma le chateau en arsenal en 1808 et fit raser les huit tours d'enceinte hormis celle dite du Village. En 1857, Napoléon III confia à Alphand un vaste plan d'aménagement et d'embellissement particulièrement difficile à réaliser en raison de l'implantation des champs de tir et des camps de manoeuvre du fort militaire en plein milieu du bois. Alphand conserva l'ordonnance générale des grands axes, mais transforma en parc à l'anglaise les pelouses et les espaces vides en les reliant par des chemins sinueux. Il fit creuser et aménager successivement trois lacs, le lac des Minimes et ses trois iles, le lac de Gravelle et le lac de Saint-Mandé. En 1860, un sénatus-consulte cédait à la ville de Paris 934 hectares de bois avec charge pour elle de poursuivre les travaux. La butte de Gravelle et le lac de Daumesnil avec les iles de Bercy et de Reuilly furent ainsi créés et l'établissement d'enseignement horticole de la ville de Paris y fut implanté en 1867 (arboretum de Breuil). Le parc zoologique et le parc floral, tous deux de création plus récente, constituent aujourd'hui les lieux les plus visités du Bois de Vincennes.

  PARC MONTSOURIS (15,5 ha)

Dans le but de faire contrepoids au parc des Buttes-Chaumont établi au nord, la création du parc Montsouris fut décidée par décret impérial en 1865 afin d'accueillir les populations du sud de la capitale. Commencé en 1867, il ne fut achevé qu'en 1878, la guerre de 1870 ayant considérablement retardé les travaux. Le terrain s'avérait particulièrement difficile à lotir en raison de deux lignes de chemin de fer qui le traversaient. Alphand transforma cet espace accidenté, adossé aux fortifications de Thiers, en un véritable jardin à l'anglaise. Trois vastes pelouses plantées de bosquets et sillonnées de sentiers dessinent ce jardin au plan trapézoïdal. Il se termine à l'extrêmité nord-est par une grande pièce d'eau accueillant une nombreuse faune aquatique. Trois ponts relient entre elles les différentes parties et les voies ferrées ont été dissimulées dans des ravins entourés d'arbres. On peut d'ailleurs y admirer quelques spécimens datant de la création du parc comme un peuplier de Virginie (à l'entrée nord), un cèdre du Liban (au nord du lac) ou un séquoia d'Amérique (à l'ouest du batiment de la météorologie). Outre les sculptures postérieures au Second Empire, le parc abrite une stèle de 5 mètres de haut, la mire de l'observatoire, oeuvre de Vaudoyer achevée en 1806. Après l'Exposition universelle de 1867 où il avait été présenté, on y installa le Bardo, réplique du palais d'été du Bey de Tunis. Le service météorologique s'installa en 1869 dans ce fragile mais splendide édifice de bois qui disparut malheureusement dans un incendie en 1991.

SQUARE FERDINAND BRUNOT (3942 m2)

Ce square fut aménagé en 1862 sur le territoire de l'ancien Montrouge devant la mairie du 14e arrondissement batie par l'architecte Naissant de 1852 à 1855.

 

 

SQUARE LAMARTINE (1 613 m2)

Inauguré en 1862, ce square doit son nom au poète qui habita à proximité.